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Photo du rédacteurMona

Correspondance - Albert Camus & Maria Casarès



Saint Valentin oblige, parlons d'amour. Ce livre n'en parle pas, il en déborde à chaque ligne !


Pourquoi n'y avait-on pas pensé avant ? La recette est pourtant simple : Prenez un prix Nobel de littérature (garantie d'une plume exquise), rendez-le fou amoureux d’une jeune actrice (un amour illégitime c'est encore mieux ), et torturez-le en l'éloignant souvent de sa belle.


Le tout (et c'est important) : à une époque où ne peut pas suivre les folles soirées de son ou sa partenaire via les photos qu'il poste Instagram, où il est impossible de lui envoyer des vidéos aguicheuses par Snapchat et où (peut être est-ce le pire) Youporn n'existe pas pour relâcher la pression d'un lit vide...


Pour communiquer troquez vos pouces contre stylos, papiers, enveloppes et laissez toute votre confiance en la Poste... Je sais ça peut paraitre effrayant. Mais le résultat est là : Voici les plus belles lettres d'amour qui vous seront donné de lire. (Ouais rien que ça).



Ce livre que dis-je, ce pavé de 1200 pages réunit les 865 lettres que nos deux tourtereaux se sont échangés durant 14 ans. Je sais la couverture fait froid dans le dos mais rien ne dit qu'une couverture Hugo romance aurait été mieux ( connaissez-vous mon adoration pour celle-ci ? Non évidemment puisque je n'en ai pas, mais nous aurons le temps d'en parler dans un autre post....)



Pour résumer :

C'est le 6 juin 44, jour du débarquent qu'ils deviennent amant, une période peu propice pour roucouler qui donnera du fils à retordre à leur histoire d'amour. S'étant engagé dans la résistance, Lui est contraint fuir temporairement Paris et l'agitation de la libération, Elle, reste dans la capital où sa carrière décolle. Il lui écrit alors de longues lettres pour lui déclarer son amour et la supplier de le rejoindre :


"Je suis si heureux, Maria. Est-ce que cela est possible ? Ce qui tremble en moi, c'est une sorte de joie folle. Mais en même temps j'ai cette amertume de ton départ et la tristesse de tes yeux au moment de me quitter. Il est vrai que ce que j'ai de toi a toujours un gout mêlé de bonheur et d’inquiétude. Mais si tu m'aime comme tu l'écris, il faut que nous obtenions autre chose. C'est bien notre temps de nous aimer et il faut que nous le voulions assez fort et assez longtemps pour passé par dessus tout." Albert Camus à Maria Casarès - juin 44.


Même si Macron dirait que leur écart d'age est du pipi de chat, 11 ans les séparent : Albert a 30 ans, Maria en a 21 ans : elle a la vie devant elle et sa carrière de comédienne est en plein essors. Elle ne le rejoindra pas et après une relation longue distance de quelques mois, finira par couper court à leur histoire, la femme de son amant ayant rejoint celui-ci après s’être exilée à l’étranger durant l'occupation.


"Mon désir le plus vrai et le plus instinctif serait qu'aucun homme, après moi, ne porte plus la main sur toi. Je sais que cela n'est pas possible. Tout ce que je puis souhaiter, est que tu ne gaspille pas cette chose merveilleuse qui est toi - que tu n'en fasse le don qu'a un être qui le mérite vraiment. Et même alors, puisque je ne peux occuper cette place que je voudrais jalousement garder, je voudrais que tu me garde dans ton cœur cette place privilégiée qu'a de rares moments il m'a semblait que je le méritais. C'est un pauvre espoir, c'est le seul qu'il me reste. (...) Ho Maria, chérie, tu es le seul être qui m'ait donné des larmes. Il y a tant de chose qui ne pourront plus avoir de gout pour moi ! Les joies que tu m'a données me feront paraitre pauvres toutes celles que je pourrai rencontrer." Albert Camus à Maria Casarès - oct 44.


Ils se perdent de vue mais se croiseront à nouveau 4 ans plus tard au détour d'une rue. Et là, Pam ! Un bus ! (non je rigole) le coup de foudre les frappe une seconde fois, révélant l’évidence de leur amour. Si leurs carrières respectives leurs feront vivre souvent loin de l’autre, leur amour inflexible l'un pour l'autre les poussera à s’écrire quasiment quotidiennement des lettres enflammés.


A travers ses lettres, leur histoire d'amour dans ses aspects les plus intime s'offre à nous : désir, jalousie, doute, larmes, pétage de plombs (mieux qu'une téléréalité de NRJ12). Maria telle la Gossip Girl de l'époque, lui fait part de tous les potins du beau monde parisien : Machin a trompé son mari, Truc a une dent contre Machin, et une autres a avorté le mois dernier (non mais tu t'rends compte !). On y découvre qu’être comédienne à cette époque ce n'est pas toujours glam, quant à la vie d'écrivain torturé, celle-ci n'est faite que de doute et de remise en question. (vive les stéréotypes)


Je conseil cet ouvrage pour :

Les amoureux de l'amour et ceux qui n'y croient plus pour qu'il change d'avis.





43 vues1 commentaire

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1 commentaire


laetitiahodiesne
13 févr. 2018

J’ai adoré ton article, je reconnais bien ta patte 😉. Tu en avais déjà parlé et ça m’avait déjà interpellé ! A rajouter dans ma PAL .

L

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